Supporters. Les tensions UB87 – NGB, un cauchemar sans fin ?

Avec la descente en National 2, les supporters bordelais ont souvent été interdits de déplacement. En cause, une crainte des communes accueillantes fondée sur les tensions entre UB87 et NGB. Un cauchemar sans fin ?

Il devient de plus en plus difficile de supporter les Girondins de Bordeaux. Une quantité exceptionnelle de gens sont progressivement tombés amoureux du club au scapulaire tout au long de sa riche histoire. Certains ont connu une époque où Alain Giresse portait le brassard, d’autres lorsque le FCGB renversait l’immense AC Milan en Coupe d’Europe et les plus récents avec les émotions du dernier titre et ses retombées ultérieures. Depuis le dernier titre en 2013, les Girondins n’ont vécu que décadence jusqu’à sombrer aujourd’hui en National 2.

Pourquoi devient-il difficile de supporter les Girondins de Bordeaux ? Car il y a une certaine ambivalence dans les émotions ressenties. Peut-on à la fois haïr profondément celui à qui appartient le club tout en continuant de se rendre au stade et de chanter à sa gloire ? Peut-on s’éprendre avec volonté d’un club aussi divisé en son sein même ? Avec l’émergence progressive d’un nouveau groupe de supporters, la North Gate Bordeaux, des tensions sont nées avec le groupe d’ultras principal, les Ultramarines Bordeaux 87. Une relation impossible qui pose problème ?

Diviser pour mieux régner, un adage raté

Sur les réseaux sociaux, nombreux ont été ceux qui ont, une fois dans leur vie, créé une hiérarchisation des supporters. Ceux qui vont au stade et qui chantent seraient de plus vrais supporters que ceux qui regardent le match à la télévision. Il est impossible d’affirmer que de tels propos n’ont pas existé. Hiérarchiser de la sorte les supporters est le premier levier de la division entre des personnes qui aiment, chacun à leur manière, mais avec la même vigueur, les Girondins de Bordeaux.

Ces degrés de division vont encore plus loin : les tensions entre la NGB et les UB87. Le groupe majoritaire d’ultras bordelais s’est récemment attiré les critiques pour son manque d’engagement contre Gérard Lopez et sa gestion cataclysmique. Mais le réel problème de cette saison réside dans le fait que des supporters bordelais n’aient plus le droit d’aller voir leur club.

Les tensions UB87 – NGB au cœur des interdictions

Depuis le début de la saison, les Girondins de Bordeaux n’ont pas pu bénéficier à chaque fois de l’importance de leur public. Avant de retrouver le Matmut Atlantique, les supporters ont été interdits de « déplacement » pour les matchs à domicile. Les communes sont dans des situations délicates. Face aux tensions qui ont émergé entre les deux groupes de supporters, celles-ci ne veulent prendre aucun risque. D’autant qu’il est régulièrement difficile de convoquer suffisamment de forces de l’ordre pour assurer la sécurité.

C’est notamment le cas de la rencontre entre Bassens et les Girondins de Bordeaux, qui était censée avoir lieu ce week-end du 12/13 octobre, mais qui se tiendra finalement lundi 14 octobre au soir, à Sainte-Germaine et à huis clos, faute de pouvoir assurer la sécurité ailleurs. Avant cela, la préfecture de Maine-et-Loire avait officialisé une interdiction de déplacement pour les supporters bordelais avant Saumur-Bordeaux. Même chose un mois plus tôt par celle des Côtes-d’Armor avant le match face à Dinan Lehon. A chaque fois, des raisons de sécurité sont invoquées. Au final, ces tensions entre supporters empêchent ceux qui ne veulent que chanter avec passion pour aider leur équipe de se rendre au stade. Une situation qui ne peut durer à l’heure où chacun devrait mettre de l’eau dans son vin.